OPRAH WINFREY :
Mesdames et messieurs, Michael Jackson. Bienvenue dans ta propre maison.
Es-tu très nerveux ?
MICHAEL JACKSON :
Je ne suis pas nerveux du tout. Je ne suis jamais nerveux.
OPRAH
WINFREY :
Ah non ? Pas même pour ta première entrevue en direct, qui sera diffusée
dans le monde entier ? Je pensais que tu serais nerveux... Mais c'est
tant mieux, si tu ne l'es pas, je ne le serai pas non plus. Je tiens à
rappeler aux gens que, lorsque nous nous sommes entendus pour présenter
cette entrevue, tu m'as dit que tu serais prêt à me parler d'absolument
tout et que nous n'avons vraiment pas discuté à l'avance des questions
que je vais te poser.
MICHAEL JACKSON :
C'est tout à fait vrai.
OPRAH
WINFREY :
Tout à l'heure, en coulisses, quand tu regardais les vidéos datant de
ton enfance, est-ce que ça te rappelait beaucoup de souvenirs ?
MICHAEL JACKSON :
Oui. Ce sont des films que je n'ai pas vus depuis longtemps. C'est sûr
qu'ils me rappellent des souvenirs, surtout les séquences avec mes
frères, que j'aime beaucoup. Ce sont des moments formidables pour moi.
OPRAH
WINFREY :
Je t'ai vu rire quand tu as vu le clip de la chanson Baby, Baby, Baby.
MICHAEL JACKSON :
Oui, parce que je pense que James Brown est un génie. Il est incroyable.
Je le regardais à la télé et je me fâchais contre les cameramen parce
qu'ils montraient des gros plans de son visage au lieu de nous montrer
ses pas de danse. Je lançais des objets, je me mettais dans tous mes
états et je répétais: "Montrez-le! Montrez-le pour que je puisse
apprendre!"
OPRAH
WINFREY :
Il a donc eu une grande influence sur toi.
MICHAEL JACKSON :
Oui. Il a été une source d'inspiration phénoménale.
OPRAH
WINFREY :
Qui d'autre t'a inspiré ?
MICHAEL JACKSON :
Jackie Wilson. Je l'adore comme artiste. Naturellement aussi la musique
Motown, et les Bee Gees, qui étaient brillants. J'aimais la bonne
musique.
OPRAH
WINFREY :
J'ai regardé ces anciens clips de toi et pas mal tout ce que tu as fait.
En regardant ces clips, surtout lorsque tu étais très jeune, on a
l'impression que tu t'animes lorsque tu te retrouves sur scène. Étais-tu
aussi heureux en dehors de la scène que tu semblais l'être sur scène ?
MICHAEL JACKSON :
La scène, c'était mon chez-moi. Je m'y sentais très bien, et c'est
encore ainsi. Je me sens mieux sur scène que dans la vie. Quand je
sortais de scène, la tristesse s'emparait de moi.
OPRAH
WINFREY :
Tu étais triste, même à tes débuts ?
MICHAEL JACKSON :
Je me sentais seul et triste d'avoir à assumer ma popularité et tout ça.
Il y a quand même des moments où j'ai eu beaucoup de plaisir avec mes
frères. Nous nous engagions dans des batailles d'oreillers et des trucs
du genre. Mais, la plupart du temps, je me sentais seul et je pleurais.
OPRAH
WINFREY :
À quel âge ?
MICHAEL JACKSON :
Très jeune, vers huit, neuf ans.
OPRAH
WINFREY :
Quand vous êtes tous devenus célèbres ?
MICHAEL JACKSON :
Oui.
OPRAH
WINFREY :
Ce n'était donc pas ce que la plupart des gens croyaient, c'est-à-dire
une merveilleuse aventure, un rêve. Je me rappelle avoir moi-même déjà
rêvé d'épouser Jackie Jackson, ton frère. Pour nous tous, ça semblait
être la chose la plus formidable du monde.
MICHAEL JACKSON :
Effectivement, c'est formidable. On voyage partout dans le monde, on
voit des tas de chose, on rencontre beaucoup de gens... C'est
fantastique, mais il y a aussi un autre côté. Je ne m'en plains pas,
mais les répétitions ne sont pas des parties de plaisir, et il faut
consacrer beaucoup de temps au travail. Il faut se donner totalement à
ce métier.
OPRAH
WINFREY :
L'autre jour, j'ai parlé à Suzanne De Passe, qui a longtemps travaillé
avec toi à l'époque de Motown. Elle a trouvé, entre autres, vos costumes
pour le Ed Sullivan Show et elle s'occupait de plein de choses pour
vous. Elle a une théorie intéressante au sujet de ton enfance, à savoir
si, oui ou non, elle a été gaspillée. Considères-tu que tu as perdu ton
enfance ?
MICHAEL JACKSON :
Surtout maintenant, je commence à repenser à tout ça et je comprends ce
qui s'est passé. J'ai fait mes études à raison de trois heures par jour
avec un tuteur. Tout de suite après, j'étais dans les studios
d'enregistrement, où je passais presque tout mon temps. J'enregistrais
jusqu'à ce que ce soit l'heure d'aller au lit. Je me rappelle: il y
avait un parc en face du studio, et je voyais les enfants jouer. Ça me
faisait pleurer. Je me sentais triste. Je continuais de travailler, mais
j'étais triste.
OPRAH
WINFREY :
Nous allons écouter ce que Suzanne a à dire.
" Michael Jackson avait neuf ans, il allait bientôt en avoir dix.
C'était un petit garçon. Il montait sur scène et il devenait une
superstar. Il a perdu la possibilité d'être un enfant avant d'avoir
atteint l'âge de douze ans. Il lui était impossible d'aller où que ce
soit sans un garde du corps, sans une limousine, sans que des gens le
protègent contre son succès. Il ne pouvait même pas aller au parc ou au
cinéma avec des copains. Je pense qu'il a payé très cher "
OPRAH
WINFREY :
Suzanne dit que tu as payé très cher. J'aimerais savoir si tu penses la
même chose du fait que tu as perdu ton enfance ou que tu as mené ce
genre de vie.
MICHAEL JACKSON :
On ne peut pas faire la même chose que les autres enfants. Des choses
aussi simples que tout ce que les autres tiennent pour acquis, comme
avoir des amis, aller à des parties, avoir des copains, ne rien faire.
Je n'ai rien eu de tout ça. Mes frères étaient mes seuls amis.
OPRAH
WINFREY :
Enfant, je m'amusais, je jouais avec mes poupées, il m'arrivait de
parler toute seule. Je pense que tous les enfants ont besoin d'un
endroit où il peuvent se réfugier, un endroit où ils peuvent vivre dans
leur petit monde imaginaire. As-tu pu le faire à un moment ou l'autre ?
MICHAEL JACKSON :
Non. Je pense que c'est parce que je n'ai pas eu d'enfance
qu'aujourd'hui j'essaie de compenser. Les gens se demandent pourquoi je
suis toujours entouré d'enfants. C'est parce que je trouve à travers eux
les choses que je n'ai jamais eues. Disneyland, les parcs d'attractions,
les arcades. J'adore tout ça parce que, quand j'étais petit, je ne
faisais que travailler. Entre les concerts, j'étais en studio pour
enregistrer, je donnais des entrevues à la télé ou j'étais en séance de
photo. Il y avait toujours quelque chose à faire.
OPRAH
WINFREY :
Smokey Robinson et d'autres ont dit que tu étais comme une âme de
vieillard dans un corps d'enfant. As-tu l'impression qu'ils avaient
raison ?
MICHAEL JACKSON :
Je me rappelle qu'on me répétait très souvent ça. On a aussi dit que
j'étais un nain de 45 ans. Mais je n'ai jamais pensé à ça. C'est comme
les gens qui se demandent si je me rendais compte à quel point j'étais
bon quand j'étais petit, je n'y ai jamais pensé.
OPRAH
WINFREY :
Alors, tu étais là à obtenir tous ce succès et tu pleurais parce que tu
ne pouvais pas être comme les autres enfants ?
MICHAEL JACKSON :
J'adore le show-business. J'aime toujours autant le show-business, mais,
quand on est enfant, il y a des moments où on veut jouer et s'amuser. Et
c'est ça qui me rendait triste. Je me rappelle une fois où nous devions
nous rendre en Amérique du Sud. Tous nos bagages étaient prêts. J'ai
beaucoup pleuré parce que je ne voulais pas y aller, je voulais jouer.
OPRAH
WINFREY :
Tes frères étaient-ils jaloux de voir que tu monopolisais l'attention du
public ?
MICHAEL JACKSON :
Pas à ma connaissance. Non.
OPRAH
WINFREY :
Tu n'as jamais senti qu'ils étaient jaloux ?
MICHAEL JACKSON :
Non. Je pense qu'ils savaient que je pouvais faire certaines choses, et
ils n'en étaient pas jaloux. Du moins, je n'ai jamais senti ça.
OPRAH
WINFREY :
As-tu l'impression qu'ils sont jaloux de toi maintenant ?
MICHAEL JACKSON :
Je ne le pense pas.
OPRAH
WINFREY :
Où en sont tes relations avec ta famille ? Êtes-vous près les uns des
autres ?
MICHAEL JACKSON :
J'aime beaucoup ma famille et j'aimerais pouvoir les voir plus souvent.
Mais nous comprenons la situation parce que nous sommes une famille
d'artistes et nous travaillons tous. Mais nous avons des journées en
famille où nous nous réunissons tous chez moi ou à la maison de Marlon,
de Tito ou d'un autre. Nous bavardons, nous essayons de rattraper le
temps perdu. Chacun apprend alors ce que les autres font.
OPRAH
WINFREY :
Est-ce que le livre de La Toya t'a causé des ennuis ? Que penses-tu de
ce qu'elle a dit de votre famille ?
MICHAEL JACKSON :
Je n'ai pas lu le livre de La Toya. Je sais seulement que j'aime
beaucoup ma soeur et que je l'aimerai toujours. Je la vois uniquement
comme la La Toya de notre enfance, une fille joyeuse et aimante. Alors,
je ne peux pas répondre à ta question.
OPRAH
WINFREY :
Penses-tu que ce qu'elle a dit est vrai ?
MICHAEL JACKSON :
Je ne peux pas le dire. Honnêtement, je n'ai pas lu le livre. C'est la
vérité.
OPRAH
WINFREY :
Si nous revenions à tes angoisses. Tu n'avais personne avec qui jouer,
tu ne faisais jamais la fête... Je me demande comment s'est déroulé ton
adolescence après avoir été ce mignon petit garçon que tout le monde
adorait, qui était en quelque sorte un enfant prodige.
MICHAEL JACKSON :
Mon adolescence a été très, très difficile. Je pense que tous les
enfants vedettes souffrent au cours de cette période parce qu'on n'est
plus l'enfant charmant qu'on était auparavant, qu'on commence à grandir
et que le public veut nous garder jeune pour toujours. Je souffrais
d'acné, et ça m'intimidait énormément. Je ne me regardais pas et je me
lavais le visage dans le noir. Je ne voulais pas me voir dans le miroir,
et mon père se moquait constamment de moi. Je détestais ça et je
pleurais tous les jours.
OPRAH
WINFREY :
Ton père te taquinait au sujet de ton acné ?
MICHAEL JACKSON :
Il me disait que j'étais laid... Désolé, Joseph.
OPRAH
WINFREY :
Quel genre de relations entretiens-tu avec lui ?
MICHAEL JACKSON :
J'aime beaucoup mon père. Mais je ne le connais pas.
OPRAH
WINFREY :
Lui en veux-tu d'avoir fait ça ?
MICHAEL JACKSON :
Si je lui en veux ?
OPRAH
WINFREY :
L'adolescence est suffisamment pénible sans qu'un de tes parents vienne
te dire que tu es laid.
MICHAEL JACKSON :
C'est très difficile. Parfois, ça me fâche parce que je le connais pas
comme j'aimerais le connaître. Ma mère, par contre, est formidable. Pour
moi, elle représente la perfection. J'aimerais seulement pouvoir
comprendre mon père.
OPRAH
WINFREY :
Parlons de ton adolescence. Est-ce à ce moment-là que tu as commencé à
devenir introverti ? Tu n'as pas parlé au public depuis quatorze ans. Je
crois que c'est à peu près à ce moment-là que tu as accordé ta dernière
entrevue télévisée. Tu t'es tourné vers l'intérieur, tu es
volontairement devenu un reclus. Était-ce pour te protéger ?
MICHAEL JACKSON :
J'avais l'impression que je n'avais rien d'important à dire. Ces années
furent les plus tristes de ma vie.
OPRAH
WINFREY :
Pourquoi étais-tu si triste alors que sur scène tu débordais d'énergie ?
MICHAEL JACKSON :
Il y avait beaucoup de tristesse dans ma vie. L'adolescence, mon père...
tout ça me rendait triste.
OPRAH
WINFREY :
Il te taquinait, il se moquait de toi. T'a-t-il déjà battu ?
MICHAEL JACKSON :
Oui.
OPRAH
WINFREY :
Ça devait être difficile à prendre, d'être battu et ensuite obligé de
monter sur scène. Pourquoi te battait-il ?
MICHAEL JACKSON :
Il me considérait comme un enfant privilégié, et je devais être parfait
en tout. Certains disaient qu'il accordait simplement de l'importance à
la discipline, mais il était très sévère, très austère. Son seul regard
suffisait à nous effrayer.
OPRAH
WINFREY :
Avais-tu peur de lui ?
MICHAEL JACKSON :
Beaucoup. J'étais terrorisé. Il y a des fois où il venait me voir, et ça
me rendait malade. Je me mettais à vomir.
OPRAH
WINFREY :
Quand tu étais enfant ou adulte ?
MICHAEL JACKSON :
Les deux. Il ne m'a jamais entendu parler de ça. Je suis désolé. Papa,
s'il te plaît, ne m'en veux pas.
OPRAH
WINFREY :
J'imagine qu'on doit tous prendre nos responsabilités pour ce qu'on fait
dans la vie. Et ton père ne fait pas exception.
MICHAEL JACKSON :
Mais je l'aime et je lui pardonne.
OPRAH
WINFREY :
Peux-tu vraiment pardonner si tu ne t'es jamais vraiment fâché? Si tu
n'as pas réussi à surmonter le problème ?
MICHAEL JACKSON :
Oui, je pardonne. On a publié tellement d'ordures à mon sujet. On a
écrit tellement de choses fausses, de mensonges sur moi. Ce sont des
choses dont je veux parler. La presse a tellement publié de rumeurs
horribles à mon sujet. C'est souvent si loin de la vérité que ça me fait
réaliser que plus une personne raconte de mensonges, plus on entend un
mensonge, plus on finit par y croire. Si on le répète assez, les gens
finissent par le croire.
OPRAH
WINFREY :
On a parlé de toutes ces rumeurs, et il y en a tellement que j'ai dû les
prendre en note. J'ai passé la journée ici et j'ai visité tous les
recoins de la maison pour trouver le réservoir d'oxygène dans lequel on
dit que tu dors et je ne l'ai pas trouvé.
MICHAEL JACKSON :
Cette histoire est tellement stupide. C'est une de ces nouvelles
inventées par les tabloïds.
OPRAH
WINFREY :
Oui, mais on te voit en photo dans quelque chose. D'où cela provient-il
?
MICHAEL JACKSON :
J'ai tourné un commercial pour Pepsi au cours duquel j'ai été gravement
brûlé, et nous avons donné tout l'argent que ce commercial m'a rapporté,
soit quelques millions de dollars, pour construire un centre pour les
grands brûlés, qui porte le nom de Michael Jackson. Ce réservoir fait
partie de l'équipement qu'ils utilisent pour les brûlés. Je l'ai essayé.
Des gens ont pris des photos, et ceux qui les ont développées les ont
vendues. Elles ont fait le tour du monde avec les mensonges qui s'y
rattachaient. C'est tout à fait faux. Il ne faut jamais juger les gens
sans leur avoir parlé. Il ne faut pas les juger par ce qu'on lit dans
les tabloïds.
OPRAH
WINFREY :
On a dit que tu dormais dans ce réservoir parce que tu refusais de
vieillir.
MICHAEL JACKSON :
C'est tout à fait idiot. Je suis prêt à pardonner à la presse et à tout
le monde. On m'a enseigné à aimer et à pardonner, mais, s'il vous plaît,
ne croyez pas toutes ces histoires.
OPRAH
WINFREY :
As-tu acheté les os de l'homme-éléphant ?
MICHAEL JACKSON :
Non. C'est encore une histoire stupide. J'aime l'histoire de l'homme-éléphant.
Ça me fait beaucoup penser à moi. Je peux m'identifier à lui. Il me fait
pleurer. Mais où est-ce que je pourrais ranger et conserver des os ?
OPRAH
WINFREY :
Mais ça vient d'où ? Des gens inventent ces histoires et d'autres les
croient ?
MICHAEL JACKSON :
Oui, et des gens font de l'argent en vendant des tabloïds.
OPRAH
WINFREY :
On a raconté récemment que tu voulais qu'un jeune enfant de race blanche
te personnifie dans un commercial de Pepsi. Peux-tu nous dire ce qu'il
en est ?
MICHAEL JACKSON :
C'est tellement stupide! C'est l'histoire la plus horrible que j'aie
entendue. C'est complètement fou. Pourquoi ? Premièrement, on a utilisé
mon visage quand j'étais enfant. Pourquoi est-ce que je voudrais qu'un
Blanc me personnifie ? Je suis noir et fier de l'être. Je suis fier de
ma race et de ce que je suis. C'est aussi ridicule que si toi, tu
voulais qu'une Orientale te personnifie dans un film. Alors, cessez de
croire tout ça !
OPRAH
WINFREY :
La chose dont on parle le plus à ton sujet est le fait que la couleur de
ta peau est de toute évidence bien différente de ce qu'elle était quand
tu étais jeune. Par conséquent, ça a créé toute une controverse. Est-ce
que tu décolores ta peau ? Ta peau est-elle plus pâle parce ce que tu ne
veux pas être noir ?
MICHAEL JACKSON :
À ma connaissance, la décoloration de la peau, ça n'existe pas. Je n'en
ai jamais vu, je ne sais pas ce que c'est. Je souffre d'une maladie qui
détruit la pigmentation de la peau et je n'y peux rien. Mais lorsque les
gens inventent des histoires comme quoi je ne veux pas être ce que je
suis, ça me fait mal. C'est un problème que je ne peux pas contrôler.
Mais renversons la situation. Que dire de tous ces millions de gens qui
s'assoient au soleil pour se faire brunir la peau, pour devenir ce
qu'ils ne sont pas? Personne ne parle d'eux.
OPRAH
WINFREY :
Quand la couleur de ta peau a-t-elle commencé à changer ?
MICHAEL JACKSON :
Un peu après Thriller. Mon père dit qu'il y a d'autres cas semblables
dans sa famille. Je ne peux rien y faire. Je n'y comprends rien. Ça
m'attriste, mais je ne veux pas ouvrir mon dossier médical devant tout
le monde. C'est personnel.
OPRAH
WINFREY :
Mettons les choses au clair, tu ne prends donc rien pour changer la
couleur de ta peau ?
MICHAEL JACKSON :
Mon DIEU, non. Nous essayons de contrôler la situation en utilisant du
maquillage et même ça, ça laisse des tâches sur ma peau. Mais pourquoi
est-ce si important ? Ce n'est pas important pour moi. Je suis un grand
amateur d'art. J'adore Michel-Ange. Si j'avais la chance de lui parler
ou de lire des choses à son sujet, je voudrais savoir ce qui l'a inspiré
à devenir qui il était. Je voudrais apprendre sur l'anatomie de son art
et non pas savoir avec qui il est sorti hier ou pourquoi il a décidé de
passer autant de temps au soleil. C'est ça qui est important pour moi.
OPRAH
WINFREY :
Combien d'interventions de chirurgie esthétique as-tu subies ?
MICHAEL JACKSON :
Très, très peu. En fait, on peut les compter sur deux doigts. Si vous
voulez d'autres détails à ce sujet, comme la plupart des gens curieux,
il suffit de lire mon livre Moonwalk. Si tous les gens de Hollywood qui
ont subi des interventions chirurgicales partaient en vacances, il n'y
aurait plus personne en ville.
OPRAH
WINFREY :
Tu as peut-être raison.
MICHAEL JACKSON :
Je pense que j'ai raison.
OPRAH
WINFREY :
Tu as fait refaire ton nez, c'est évident.
MICHAEL JACKSON :
Oui, comme beaucoup de gens.
OPRAH
WINFREY :
Alors, quand tu entends toutes ces choses, qu'est-ce que ça te fait ?
MICHAEL JACKSON :
Je n'ai jamais fait refaire mes yeux ni mes joues ni mes lèvres. Ça va
trop loin. C'est fou.
OPRAH
WINFREY :
Es-tu satisfait de ton apparence ?
MICHAEL JACKSON :
Je ne suis jamais satisfait de quoi que ce soit. Je suis un
perfectionniste. Ça fait partie de ma personnalité.
OPRAH
WINFREY :
Quand tu te regardes dans le miroir, te trouves-tu bien ?
MICHAEL JACKSON :
J'essaie de ne pas me regarder dans le miroir.
OPRAH
WINFREY :
Beaucoup de mères m'ont demandé de te poser la question suivante.
Pourquoi touches-tu toujours tes organes génitaux ?
MICHAEL JACKSON :
Je pense que ca se produit naturellement. Quand tu danses, tu
interprètes les sons et l'accompagnement musical. Tu entends la basse et
tu deviens la basse. Tu deviens l'émotion de ce que représente le son
que tu entends. C'est la musique qui me porte à faire ça. On n'y pense
pas, ça se fait tout seul. Il m'arrive de regarder des photos et je n'en
crois pas mes yeux. Je suis l'esclave du rythme.
OPRAH
WINFREY :
Lorsque tu as battu tous ces records, lorsque tu as vendu le plus
d'albums de toute l'histoire de la musique, lorsque tu es devenu une
mégastar, t'es-tu rendu compte qu'une certaine pression te poussait à
être toujours meilleur et à aller toujours plus loin ?
MICHAEL JACKSON :
Il y a quelque chose qui fait que c'est toujours de plus en plus
difficile de s'améliorer, surtout quand on essaie d'être toujours plus
original sans tenir compte des statistiques, en ne tenant compte que de
l'inspiration, de l'âme et du coeur.
OPRAH
WINFREY :
Qu'est-ce que tu fais à ce moment-là ? De la méditation ? Tu assistes au
Super Bowl ou quoi ?
MICHAEL JACKSON :
Non. Je crée selon mon coeur.
OPRAH
WINFREY :
J'aimerais faire le point sur une autre rumeur qui voulait que j'aie
réussi à obtenir cette entrevue avec toi à la condition expresse que je
parle de toi comme du "Roi de la Pop". J'aimerais dire aux gens que
Michael ne m'a pas demandé de l'appeler "Roi de la Pop". Je pense que ce
qualificatif est un titre qui te limite trop, car la plupart des gens
seront d'accord avec moi pour dire que tu es un des plus grands artistes
que le monde ait connus. Tu pourrais bien être "le Roi du Spectacle".
Liz Taylor a dit que tu étais "le Roi du Pop, Rock et du Soul". D'où
vient l'idée que tu te proclames le Roi de la Pop ?
MICHAEL JACKSON :
Je ne proclame rien. Je suis heureux d'être en vie. Je suis heureux
d'être ce que je suis. C'est Elizabeth Taylor qui a commencé à m'appeler
"le Roi de la Pop" à la remise d'un des trophées que j'ai reçus. Depuis,
tout le monde m'appelle ainsi. La presse aime lancer des rumeurs. Je le
répète, ne lisez pas les tabloïds.
OPRAH
WINFREY :
As-tu une petite amie ?
MICHAEL JACKSON :
Oui.
OPRAH
WINFREY :
Qui est-ce ?
MICHAEL JACKSON :
Présentement, c'est Brooke Shields, mais nous ne sortons pratiquement
jamais en public ensemble. Elle me rejoint à la maison ou je me rends
chez elle. Je n'aime pas les bains de foule.
OPRAH
WINFREY :
As-tu déjà été amoureux ?
MICHAEL JACKSON :
Oui.
OPRAH
WINFREY :
De Brooke Shields ?
MICHAEL JACKSON :
Oui, et d'une autre fille.
OPRAH
WINFREY :
Je suis un peu mal à l'aise de te poser cette question, mais es-tu
toujours vierge ?
MICHAEL JACKSON :
Comment peux-tu me poser une telle question ?
OPRAH
WINFREY :
Je veux savoir.
MICHAEL JACKSON :
Je suis un gentleman.
OPRAH
WINFREY :
J'interpréterai cette réponse comme si tu me disais qu'une dame est une
dame et que tu la respectes.
MICHAEL JACKSON :
C'est très personnel. On ne devrait pas parler de ça ouvertement. Vous
pouvez me traiter de démodé si vous voulez, mais c'est trop personnel.
OPRAH
WINFREY :
Tu ne veux pas répondre ?
MICHAEL JACKSON :
Je suis vraiment mal à l'aise.
OPRAH
WINFREY :
Nous aimerions savoir s'il est possible que tu te maries et que tu aies
des enfants un jour ?
MICHAEL JACKSON :
J'aurai l'impression que ma vie est incomplète si je ne me marie pas,
car j'adore la vie de famille, j'adore les enfants, j'adore tout ça.
C'est mon rêve. Mais je ne pourrais pas le faire présentement parce que
je suis marié à mon travail. Je suis marié à ma musique.
OPRAH
WINFREY :
Quel genre de femme te plaît ?
MICHAEL JACKSON :
Brooke. Je l'ai toujours aimée. Quand j'étais jeune, Diana Ross me
plaisant beaucoup. Mes frères et moi avons habité avec elle, mais je
n'ai jamais dit que j'étais amoureux d'elle.
OPRAH
WINFREY :
Une autre des rumeurs veut que tu aies déjà demandé à Elizabeth Taylor
de l'épouser. Qu'en est-il ?
MICHAEL JACKSON :
Elizabeth Taylor est une femme superbe. Elle est très belle. Je suis fou
d'elle. J'aimerais lui avoir demandé de m'épouser.
OPRAH
WINFREY :
J'aimerais savoir si tu as aménagé ton parc d'attractions pour toi-même
ou pour tous les enfants que tu accueilles ici.
MICHAEL JACKSON :
Je l'ai fait pour moi-même et pour les enfants. Toutes les trois
semaines, nous accueillons des jeunes en phase terminale qui viennent
réaliser un de leurs rêves. Je m'occupe de divertir tous ces enfants qui
vont bientôt mourir de cancer ou d'autres maladies.
OPRAH
WINFREY :
Les manèges n'ont rien à voir avec ceux qu'on retrouve dans la cour
d'une grand-mère. Ils sont incroyables et dignes des plus grands parcs
d'attractions.
MICHAEL JACKSON :
Ça réveille l'enfant qui dort en l'intérieur de chacun. J'adore les
manèges. Je n'ai que rarement eu le plaisir de monter dans des manèges
quand j'étais enfant. Maintenant, je peux le faire tous les jours, car
ils sont dans ma cour. Il est vrai que, pour moi, c'est une forme de
compensation pour ce qui m'a manqué quand j'étais enfant.
OPRAH
WINFREY :
Penses-tu que tu peux vraiment récupérer ainsi le temps perdu ?
MICHAEL JACKSON :
C'est encore mieux. Je m'amuse beaucoup.
OPRAH
WINFREY :
Ce qui me fascine à ton sujet, c'est que tous les enfants t'adorent. Ils
jouent avec toi et te considèrent comme un de leurs. Mais ce n'est pas
un enfant qui a fait tout ce qui t'entoure ici. C'est absolument
magnifique.
MICHAEL JACKSON :
J'aime faire des choses pour les enfants et j'essaie d'imiter Jésus. Je
ne dis pas que je suis Jésus, mais j'essaie de l'imiter lorsqu'il a dit
qu'être comme des enfants, les aimer, être pur comme eux et voir le
monde avec leurs yeux, c'est une qualité très importante. Nous recevons
ici des centaines d'enfants chauves qui sont atteints du cancer. Ils se
promènent partout et s'amusent au maximum. Je pleure des larmes de
bonheur quand je les vois.
OPRAH
WINFREY :
Quand je suis venue ici, il y a un mois, pour préparer la publicité de
cette émission, ce qui m'a le plus étonnée, c'est que des lits sont
aménagés à même les murs. Des lits réservés aux malades. Il faut
vraiment que tu t'intéresses à ces enfants pour avoir pensé à intégrer
ces équipements spéciaux à l'architecture de ta résidence.
MICHAEL JACKSON :
Oui. Il y a des enfants qui viennent ici et qui doivent recevoir des
traitements. Ils ne peuvent pas s'asseoir; alors, j'ai fait installer
ces lits d'hôpitaux qui répondent à leurs besoins. Ils n'ont qu'à
appuyer sur un bouton et ils peuvent voir des spectacles de magie, des
dessins animés, des films, tout ce qu'ils veulent. Ils peuvent ainsi
fuir leur monde pendant quelque temps.
OPRAH WINFREY :
Je crois que tout ce qui se produit dans la vie d'une personne a sa
raison d'être. Crois-tu que tu t'occuperais autant des enfants si leurs
jeux ne t'avaient pas manqué quand tu étais toi-même enfant ?
MICHAEL JACKSON :
Je m'intéresserais probablement à eux, mais pas autant. C'est pourquoi
je ne voudrais rien changer à ma vie. Je suis heureux de pouvoir
m'occuper des enfants.
OPRAH
WINFREY :
Es-tu plus heureux maintenant qu'avant ?
MICHAEL JACKSON :
J'ai été malheureux pendant des années. Aujourd'hui, je suis très
heureux.
OPRAH
WINFREY :
À quoi attribues-tu ce bonheur ?
MICHAEL JACKSON :
Au fait que je peux donner et aimer des gens. La fondation Heal The
World, que j'ai créée, vient en aide aux enfants dans le besoin. Nous
avons trois buts, immuniser les enfants contre les maladies
contagieuses, mettre sur pied un programme d'aide avec la collaboration
des Grands Frères et des Grandes Soeurs, et élaborer un programme
d'information sur l'abus des drogues. Nous avons formé Heal L.A., et
Jimmy Carter nous a aidé à faire la même chose à Atlanta. Nous avons
l'intention d'offrir les mêmes services dans tous les états. Nous avons
aussi oeuvré à Sarajevo.
OPRAH
WINFREY :
Une des rumeurs les plus étranges à ton sujet est celle qui veut que tu
aies placé des miroirs dans tes bas pour effectuer les pas de danse du
moonwalk. Nous n'avons pas encore parlé des aspects techniques de ta
carrière, de ta façon de concevoir ta musique, tes danses, mais comment
t'est venue l'idée du moonwalk ?
MICHAEL JACKSON :
Le moonwalk m'a été inspiré par ces superbes enfants, les jeunes Noirs
des ghettos, qui sont brillants et qui ont ce talent naturel pour la
danse. Ce sont eux qui ont inventé le moonwalk, le running-man et toutes
ces danses. Je n'ai eu qu'à les améliorer. Je pense que les enfants sont
les vrais danseurs.
OPRAH
WINFREY :
Lorsque je suis venue ici pour enregistrer le commercial de cette
émission, c'était avant le Super Bowl.
MICHAEL JACKSON :
Tu devais danser avec moi. Tu sais comment...
OPRAH
WINFREY :
Non, je ne sais pas. La seule chose vraie que les tabloïds aient dite de
moi, c'est que je ne sais pas danser. C'est la vérité ! Quand nous
étions ici, pour ce commercial, tu profitais de chaque pause pour
travailler à la chorégraphie de ton spectacle pour le Super Bowl. Tu
avais passé la nuit à danser.
MICHAEL JACKSON :
Je ne suis jamais satisfait quand je vois quelque chose que j'ai fait.
Après le spectacle du 25e Anniversaire de Motown, où j'ai dansé le
moonwalk pour la première fois, j'ai pleuré en retournant dans ma loge
parce que je n'étais pas content de ma performance. Puis, en me rendant
à l'hôtel, j'ai rencontré un petit gars de douze ans qui m'a dit : "Tu
es incroyable. Qui t'a montré à danser comme ça?". Pour la première
fois, j'ai senti que j'avais accompli du bon travail parce que je sais
que les enfants ne mentent pas.
OPRAH
WINFREY :
J'aimerais que tu chantes quelque chose a cappella pour moi.
- Michael chante Who Is It ? A cappella en reproduisant le beat de la
chanson avec la bouche !!! -
OPRAH
WINFREY :
Nous avons montré un extrait du clip de Black Or White parce qu'avant,
dans les clips, on ne voyait que les gens chanter, puis tu es arrivé et
tu as révolutionné ce domaine en y incorporant des scénarios. Te
souviens-tu comment tout ça a commencé ?
MICHAEL JACKSON :
Oui, je voulais faire des histoires qui avaient un début, un milieu et
une fin, comme un mini-film. C'est ce que nous avons fait avec Beat It,
Thriller et les autres.
OPRAH
WINFREY :
Quand tu regardes une nouvelle pièce musicale, penses-tu déjà à une
façon de la scénariser ?
MICHAEL JACKSON :
Parfois, oui.
OPRAH
WINFREY :
Je me demande comment on se sent et je ne le saurai jamais parce que je
ne peux pas chanter deux notes, mais comment se sent-on quand on se
retrouve sur scène devant une mer de monde? Une chose qui m'a épatée en
préparant cette émission, c'est que partout dans le monde la réponse du
public est absolument phénoménale. Comment te sens-tu quand tous ces
gens crient ton nom ?
MICHAEL JACKSON :
Je me sens aimé. Je me sens choyé et honoré d'être un instrument de la
nature qui a été choisi pour leur donner ça. Ça me rend tout à fait
heureux.
OPRAH
WINFREY :
Un instrument de la nature. C'est une façon intéressante de te décrire.
Es-tu très religieux ?
MICHAEL JACKSON :
Dans quel sens ?
OPRAH
WINFREY :
Fais-tu de la méditation ? Est-ce que tu penses qu'il existe un Être
Suprême qui dirige tout ?
MICHAEL JACKSON :
Oui, je crois en Dieu. J'y crois sincèrement.
OPRAH
WINFREY :
Je crois que tout le monde est sur terre
pour une raison. La plupart d'entre nous passons notre vie à nous
demander quelle est notre raison d'être. Quelle est ta raison d'être,
selon toi ?
MICHAEL JACKSON :
Je pense que c'est de donner, de la meilleure façon possible, de
chanter, de danser, de faire de la musique. Je m'engage totalement dans
mon art. Je pense que tous les arts ont le même but, soit une union
entre le matériel et le spirituel, l'humain et le divin. Je crois que
c'est la raison d'être de l'art en soi. Je pense que j'ai été choisi
pour être un instrument qui donne de la musique, de l'amour et de
l'harmonie au monde, aux enfants de tous les âges, aux adultes et aux
adolescents.
OPRAH
WINFREY :
Crois-tu que le fait de parler ouvertement et de faire le point comme tu
le fais présentement aidera les gens à accorder désormais plus
d'attention à ta musique plutôt que de te juger pour ce que tu fais dans
ta vie privée ?
MICHAEL JACKSON :
Je l'espère. J'aimerais bien que ça aide en ce sens.
OPRAH
WINFREY :
Comme beaucoup de gens regardent cette
émission, nous avons cru bon de leur présenter en grande première
mondiale ton tout nouveau clip qui s'intitule Give In To Me. Nous
voulons maintenant savoir comment ça commence sur une feuille blanche,
une chanson comme celle-là.
MICHAEL JACKSON :
Je voulais écrire une chanson qui soit excitante et qui offre de la
musique rock, un peu comme 'Beat It' ou 'Black or White'. Slash, un ami
intime, voulait m'accompagner à la guitare. Nous nous sommes retrouvés
en Allemagne, où nous avons tourné ce clip en quelque chose comme deux
heures. Nous n'avions pas de temps. Nous voulions que ce clip ait
l'allure d'un concert rock.
OPRAH
WINFREY :
Je sais que les gens vont me demander où sont tous les animaux, car,
comme je l'ai dit au début, même moi, je croyais que les singes se
promenaient partout, mais je n'en vois aucun. Où est Bubble ?
MICHAEL JACKSON :
Les animaux sont n'importe où. Ils sont dans leur habitat, un peu
partout sur le ranch. Ils sortent le jour, ils jouent et courent. Ils
ont leur propre terrain de jeu.
OPRAH
WINFREY :
Comment se fait-il que tu sois aussi fasciné par les animaux ?
MICHAEL JACKSON :
Parce que je retrouve chez eux la même chose que je trouve si fascinante
chez les enfants, cette pureté, cette honnêteté qui fait qu'ils ne nous
jugent jamais. Ils ne demandent rien, sinon d'être nos amis. Je pense
que c'est ce qu'il y a de plus fantastique.
OPRAH
WINFREY :
Nous avons réussi à obtenir 90 minutes du réseau ABC pour cette entrevue
et nous n'en avons pas eu assez pour faire le point sur toutes les
rumeurs qui ont circulé à ton sujet. Il n'y a pas de singes qui courent
dans la maison, il n'y a pas de réservoir d'oxygène. Tu vas arrêter de
toucher tes parties génitales quand tu danses ?
MICHAEL JACKSON :
Demande à la musique.
OPRAH
WINFREY :
Oh, nous n'avons pas parlé de la soirée d'investiture. Est-il vrai que
tu avais demandé au président Clinton d'être le seul artiste invité à
chanter ?
MICHAEL JACKSON :
C'est horrible ! C'est la chose la plus stupide et la plus folle qui
m'ait été donné d'entendre! Pourquoi est-ce que j'aurais demandé ça?
C'est ridicule. Je ne ferais jamais une chose pareille. Encore une fois,
quelqu'un a inventé ça, et tout le monde l'a cru.
OPRAH
WINFREY :
Qu'est-ce que tu voudrais que les gens pensent de toi ?
MICHAEL JACKSON :
Quel souvenir je veux que les gens aient de moi ?
OPRAH
WINFREY :
Non, pas quel souvenir, ce qu'ils devraient penser maintenant.
MICHAEL JACKSON :
Qu'ils me considèrent comme un bon artiste. J'aime ce que je fais et
j'aime que les gens l'apprécient. Je veux simplement être aimé, partout
où je vais. J'aime les gens de toutes les races et du plus profond de
mon coeur. J'ai une affection sincère pour tout le monde.
OPRAH
WINFREY :
Tu as 34 ans. Qu'est-ce que tu es absolument certain de savoir ?
MICHAEL JACKSON :
J'apprends toujours. La vie est une éducation perpétuelle, et on n'est
jamais certain de quoi que ce soit. C'est ce que je crois.
OPRAH
WINFREY :
Je ne te remercierai jamais assez de nous avoir permis de te rendre
visite chez toi. Je te souhaite tout le bonheur du monde. J'ai aimé être
ici parce que ça m'a permis de redevenir une enfant, et une des choses
que je me promets, c'est que, lorsque cette entrevue en direct sera
terminée, je vais essayer tous les manèges. Je vais enlever mes
souliers, je vais m'amuser, manger un peu de pop-corn, Ensuite,
peut-être, tu m'enseigneras à danser le moonwalk.
MICHAEL JACKSON :
C'était très agréable !
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